vendredi 23 décembre 2011

"LES HEROS DE NOTRE ENFANCE" de François Rivière (Chêne)


"Les héros de notre enfance"
François Rivière
(Chêne)

(Pour tous...)


François Rivière est né en 1949 dans la région de Saintes. Il est critique littéraire, éditeur, romancier, traducteur et biographe. Il est aussi scénariste de bande dessinée. Fan de Hergé, Gaston Leroux, Eugène Sue, François Rivière a écrit, entre autre, sur Agatha Christie, Frédéric Dard, Edgar P. Jacobs, Kipling, Patricia Highsmith, Enid Blyton, Jules Verne, James Matthew Barrie. Le livre "Les héros de notre enfance" apparaît donc comme une continuité logique de son travail passionné, et quelle a dû être sa frustration de n'avoir pu évoquer tous les héros de son enfance que l'on imagine encore très nombreux !
Lire aussi sa remarquable biographie "Agatha Christie - Duchesse de la Mort" (Seuil).

"Les livres ont, par l'émoi qu'ils déclenchent en l'immature cervelle, l'effet de cartes divinatoires : nous y lisons notre avenir, sans le savoir, fascinés par l'image qui se reflète à la surface miroitant du récit."
François Rivière

Mon avis :
Animé de somptueuses illustrations, ce livre retrace notre vie, nous réunit avec nos plus chers amis, nous replonge dans tous les voyages et toutes les aventures extraordinaires que nous avons partagés avec eux. Pour chacun d'entre nous, tous ces personnages ont été "uniques". Juste pour nous. Rien qu'à nous. Ils ont été notre enfance... ou nos compagnons d'évasion de la réalité de notre enfance.
Rempli d'anecdotes passionnantes, ce superbe ouvrage émouvant va conquérir le coeur de toute la famille : Bibi Fricotin, Zorro, Babar, Les Pieds Nickelés, Le Petit Nicolas, Le Club des Cinq, Sherlock Holmes, Tarzan, et bien d'autres encore...

Retrouvez-les vite !


Mes choix :

"Alice" :
L'écrivain Edward L. Stratemeyer (1862 - 1930) imagina le personnage de Nancy Drew mais, trop âgé, il confia l'écriture de ses aventures à un jeune auteur de 21 ans qui publia le premier épisode sous le pseudonyme de Carolyne Keene. En 1955, la Bibliothèque Verte racheta les droits. Nancy Drew devint Alice Roy et l'auteur (un collectif) sera rebaptisé Caroline Quine.
Alice Roy, jeune et riche américaine, se voit sans cesse confrontée à des énigmes relevant du surnaturel, secondée par deux amies, Bess et Marion, de son gentil soupirant Ned Nickerson, et jamais sans son cabriolet bleu. Ce personnage émancipé des années 60 annonce les héroïnes des romans de Mary Higgins Clark.


"Blake et Mortimer" :
Créés par le dessinateur bruxellois Edgar P. Jacobs, ces héros vont susciter des vocations d'égyptologues, de voyageurs et d'écrivains, notamment avec l'aventure "Le Mystère de la Grande Pyramide". Jacobs a toujours reconnu avoir lui-même été influencé par Agatha Christie, H. G. Wells, Conan Doyle, Maurice Leblanc, les films "M le Maudit" de Fritz Lang et "Godzilla" du japonais Inoshiro Honda.
Francis Blake est un agent de l'Intelligence Service ; Philip Mortimer, un savant physicien écossais ; et leur ennemi juré est le terrible Colonel Olrik.


"Bob Morane" :
Bob Morane est né de l'imagination de l'auteur belge Charles-Henri Dewisme, alias Henri Vernes. Pour ses histoires, Vernes s'est beaucoup inspiré de ses voyages de jeunesse et des régions qu'il connaissait parfaitement comme Macao, Hong-Kong, Singapour. Il s'est adjoint également les conseils du Docteur Bernard Heuvelmans, crypto-zoologue réputé.
Bob Morane est un pilote français de la RAF qui mène ses aventures exotiques tambour battant, flanqué d'un géant roux écossais à l'humour "viril", Bill Ballantine. Un autre personnage aux allures d'un Professeur Tournesol, le Professeur Clairembart, spécialiste des civilisations disparues, les aide parfois. Et bien sûr il y a le "méchant" : Monsieur Ming, alias "L'Ombre Jaune".
Une mention spéciale pour les admirables couvertures gouachées de Pierre Joubert gravées dans la mémoire des fans.
Romans d'aventures et de fantastique au départ écrits pour un lectorat des années 50, le début des années 90 a vu la création d'un "Club Bob Morane".







A découvrir (ou à redécouvrir) l'hommage à Bob Morane du groupe Indochine dans l'album "L'Aventurier". Un vrai bonheur !




"LA MAISON DE SOIE" d'Anthony Horowitz (Calmann-Lévy)




"La Maison de Soie"
Anthony Horowitz
(Calmann-Lévy)

(Ados - Adultes)



Tendance – Un roman, deux possibilités (de lectorat)

            Vous avez dit « double exploitation » ? Dans le jargon de l’édition, c’est ainsi que l’on désigne ces romans dont le texte est publié sous deux jaquettes différentes, moyennant un même prix et un même nombre de pages, à l’attention de deux publics distincts : des jeunes adultes, entre 15 et 30 ans environ, et des lecteurs plus âgés. Une tendance qui remonte à quelques années mais qui trouve en ce moment une actualité particulière : outre « Le prince de la Brume » de Carlos Ruiz Zafon (Robert Laffont / Pocket Jeunesse) et « La Maison de Soie » d’Anthony Horowitz (Calmann-Lévy / Hachette Jeunesse), « Ma sœur vit sur la cheminée » d’Annabel Pitcher (Plon) et « Tant que nous n’aurons pas de visage » de C.S. Lewis (Anne Carrière) paraissent également ces jours-ci sous deux couvertures différentes. Stephen Carrière, qui réédite ce dernier, roman d’apprentissage de l’auteur irlandais des célèbres « Chroniques de Narnia », précise : « Ce sont les libraires qui m’ont suggéré de publier le livre de C.S. Lewis, grand ami de J.R.R. Tolkien, sous deux couvertures. Ils m’ont fait valoir que ce conte philosophique s’adressait avant tout à un public de jeunes adultes. » Ah, les fameux young adults !

            Depuis le succès de « Harry Potter » et de « Twilight », les éditeurs ne jurent que par eux. « Ces sagas ont fait tomber les barrières, souligne Mathilde Bach chez Plon. A 15 ans, hier comme aujourd’hui, on lit volontiers des choses atroces, on est attiré par des histoires morbides. J’ai choisi de publier « Ma sœur vit sur la cheminée » en double car ce texte explore des thèmes mortifères à hauteur d’enfant, mais peut également toucher des lecteurs adultes, à qui ce livre rappellera des émotions passées. »

            De l’avis général, « Le bizarre accident du chien pendant la nuit » a conforté le phénomène : publié en double exploitation dans le monde entier en 2004, ce roman de l’Anglais Mark Haddon est sorti simultanément en France chez Nil et chez Pocket Jeunesse, puis à nouveau en double en poche. Résultat : près de 250 000 exemplaires vendus, selon Edistat, toutes éditions confondues. De quoi inciter les éditeurs à ratisser large… « C’est vraiment au cas par cas, en fonction du potentiel de chaque livre », nuance Natacha Derevitsky de Pocket Jeunesse. « Il ne s’agit pas tant de rentabilité que du souci de ne pas passer à côté d’un certain lectorat », renchérit Deborah Kaufmann chez Calmann-Lévy. D’où la décision d’exploiter au maximum le nouveau livre d’Anthony Horowitz, auteur jeunesse à succès, mais qui met aujourd’hui en scène le fameux détective de Conan Doyle davantage prisé par les adultes. « Cela n’a pas été simple de concevoir les deux jaquettes, reconnaît Deborah Kaufmann. Impossible, par exemple, de faire figurer la fumée de la pipe de Sherlock Holmes sur la couverture jeunesse. Nos projets n’ont cessé d’être retoqués ! »

            Pascal Thuot, responsable de la librairie Millepages à Vincennes, n’est pas dupe : « La double exploitation nous arrange mais ça reste du pur marketing. » De l’art de fourguer un même livre dans deux rayons, et non plus dans un seul…

Delphine Peras

Magazine Lire – Novembre 2011


Anthony Horowitz :
Né en 1957, Anthony Horowitz a écrit près d'une quinzaine de livres pleins d'humour pour enfants et adolescents. Il a un jeune public passionné autant en France que dans la douzaine de pays où ses histoires policières, fantastiques et d'horreur sont traduites. En Angleterre, son pays d'origine, il est également connu pour ses scénarios de séries télévisées (Hercule Poirot, L'Inspecteur Barnaby). Certains de ses livres, comme "L'Ile du Crâne", "Le faucon malté" ou "Satanée grand-mère" collectionnent les prix, et les aventures d'Alex Rider remportent un succès sans précédent. Un film a été réalisé à partir du premier épisode, "Stormbreaker".
"La Maison de Soie" est la première publication d'une nouvelle enquête du détective Sherlock Holmes autorisée par les ayants droit de Conan Doyle et c'est à Anthony Horowitz qu'est revenu cet honneur.

L'histoire :
Le Docteur John Watson, l'ami fidèle, et aujourd'hui très âgé, du défunt Sherlock Holmes, s'apprête à déposer dans les coffres de Cox and Co un manuscrit avec pour instruction que, de cent ans, le paquet ne devra pas être ouvert. Il contient, en effet, l'ultime enquête, et peut-être la plus monstrueuse, du célèbre détective. Une aventure qui l'opposa au gang irlandais des Casquettes plates. Un aventure qui le mena aussi des chics quartiers londoniens des aristocrates aux tréfonds de Whitechapel, en passant quelque temps par la case "prison"...

Mon avis :
L'entreprise était très risquée. Elle pouvait se révéler être un cauchemar pour les purs "Holmésiens". Mais Horowitz s'en tire à merveille ! Loin de chercher à copier le Maître, il a su imposer subtilement une écriture contemporaine, son style personnel, une vraie originalité, sans jamais trahir le célèbre personnage. Les détails et les références aux ouvrages de Conan Doyle sont savamment distillés de manière à convertir à coup sûr de nouveaux lecteurs. La passion de l'auteur pour les aventures de Sherlock Holmes est évidente. Flair et capacités de déductions sont intacts. La tension monte à chaque page jusqu'à l'indicible. Holmes et Watson, entraînés dans deux intrigues remarquablement imbriquées, suivent le fil d'une toile diaboliquement tissée.

Brillantissime !

"APPELLE-MOI CHARLIE" de Marcus Malte (Sarbacane)




"Appelle-moi Charlie"
Marcus Malte
(Sarbacane)

(Dès 10 ans)

Marcus Malte par lui-même :
"Je suis né en 1967 à la Seyne Sur Mer, et j'y suis resté. Devant la mer. J'ai fait des études de cinéma, mais ça n'a pas trop marché. J'ai fait un peu le musicien, mais ça n'a pas trop marché. Aujourd'hui, j'essaie d'écrire des histoires. On verra."

L'histoire :
Hiver 1987. Elias, 13 ans, passe une semaine de vacances à la montagne avec sa mère et sa petite soeur. Ses parents sont séparés depuis quelques mois et Elias en souffre beaucoup. Ses relations avec sa mère ne sont pas toujours faciles. Et ce soir-là, Elias claque la porte du chalet et s'enfonce seul dans la forêt enneigée...

Mon avis :
C'est l'histoire de la très belle rencontre entre deux êtres et de leur magnifique échange sur la solitude, sur les autres, sur les gens que l'on aime, sur le temps qui s'écoule très vite. Les différences de ces deux personnages deviennent alors leur force. Et la musique n'est jamais loin chez Marcus Malte, avec un clin d'oeil au jazzman Charlie Parker, et puis surtout la musique du texte qui rend sa lecture à haute voix délicieuse.

Un livre magique à lire en famille sous le sapin et qui enchantera toutes les générations !

vendredi 28 octobre 2011

"LE FEUTRE ET LA PLUME" - Texte de Philippe Delerm


"Le feutre et la plume"
Philippe Delerm
Article paru dans le "Nouvel Observateur"
(numéro et date non précisés)

Extraits


Ecritoires, cahiers, cartouches et mines : matériel de scribe au service de la prochaine coulée d'encre et autres plaisirs majuscules.

     D'habitude, j'aime bien écrire en noir, avec un stylo-feutre anonyme, que je glisse ensuite dans la poche de mon jean. Il est toujours sur moi, je le retire pour noter un numéro de téléphone, accroupi devant la fenêtre, comme pour écrire "vraiment". Cette confusion des genres est savoureuse, un rien perverse. L'acte d'écrire s'y trouve en apparence désacralisé, s'inscrit sans rupture dans une fluidité qui abolit les frontières des genres. La pointe feutre est une métaphore de cet arasement : la pointe glisse sur la page sans le moindre effort, dessine parfois autour des mots quelques chevelures incontrôlées - le moindre contact avec la feuille est déjà trace.
     Mais aujourd'hui - on m'a acheté une boîte pleine de cartouches de toutes les couleurs - j'ai repris un vieux stylo à plume, et tout de suite senti que je ne ferai pas la loi. Il a fallu attendre en vain que l'encre descende le long de la plume desséchée, puis dévisser le corps pour presser un peu la cartouche. Une tache est tombée sur la feuille, et bien sûr j'ai égaré tous mes anciens buvards. Alors attendre encore, mais c'était l'occasion de regarder la petite boîte métallique : j'avais choisi rouge caroubier, un rouge un peu châtaigne. [...]
     Le moteur de la pointe feutre grignote la feuille avec une hargneuse efficacité. Le stylo à plume est un tout autre engin : en griffeur lourd, il marque le papier, arrache le bitume. Ca y est, depuis trois lignes j'ai atteint le rouge racoubier. [...]






"LA PREMIERE GORGEE DE BIERE et autres plaisirs minuscules" de Philippe Delerm (Gallimard)


"La première gorgée de bière
et autres plaisirs minuscules"
Philippe Delerm
(Gallimard)
(Dès 12 ans)

Philippe Delerm, professeur de lettres, est né en 1950 à Auvers Sur Oise (ville de Van Gogh, Val d'Oise). Il vit depuis 1975 en Normandie, à Beaumont le Roger (Eure) où il a commencé à écrire. Son livre "La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules", publié chez Gallimard en 1997, a connu un immense succès. Chacun retrouve ces petits bonheurs simples qui émaillent notre vie et à côté desquels il ne faut pas passer. Delerm propose là un nouveau genre littéraire, véritable poésie en prose.

Un plaisir délicieux !

Extrait de "Le dimanche soir" - p. 51

     Le dimanche ! On ne met pas la table, on ne fait pas un vrai dîner. Chacun va tour à tour piocher au hasard de la cuisine un casse-croûte encore endimanché - très bon le poulet froid dans un sandwich à la moutarde, très bon le petit verre de bordeaux bu sur le pouce, pour finir la bouteille [...]

Extrait de "Un roman d'Agatha Christie" - p. 72

     Est-ce qu'il y a vraiment tant d'atmosphères dans les romans d'Agatha Christie ? Peut-être qu'on se les invente - simplement parce qu'on se dit : c'est un roman d'Agatha Christie. Oui, la pluie sur la pelouse au-delà des bow-windows, le chintz à ramages vert canard des doubles rideaux, ces fauteuils aux courbes si moelleuses déferlant jusqu'au sol, où sont-ils ? Où sont ces scènes de chasse rouge fuchsia s'arrondissant sur le service à thé, ces rigidités bleuâtres des cendriers en wedgwood ?
     Il suffit qu'Hercule Poirot fasse fonctionner ses petites cellules et tire sur les pointes de ses moustaches : on voit l'orange clair du thé, on sent le parfum mauve et fade de la vieille Mrs Atkins [...]

Extrait de "Le pull d'automne" - p. 57

     C'est toujours plus tard qu'on ne pensait. Septembre est passé si vite, plein de contraintes de rentrée. En retrouvant la pluie, on se disait "Voilà l'automne" ; on acceptait que tout ne soit plus qu'une parenthèse avant l'hiver. Mais quelque part, sans trop se l'avouer, on attendait quelque chose. Octobre. Les vraies nuits de gel, dans la journée le ciel bleu sur les premières feuilles jaunes. Octobre, ce vin chaud, cette mollesse douce de la lumière, quand le soleil n'est bon qu'à quatre heures, l'après-midi, que tout prend la douceur oblongue des poires tombées de l'espalier.
     Alors il faut un nouveau pull. Porter sur soi les châtaignes, les sous-bois, les bogues des marrons, le rouge rosé des russules.     (nb : les russules sont des champignons)

"MUTATIS MUTANDIS" de Juliette (Polydor)

"Mutatis Mutandis"
Juliette
(Polydor)
(Dès 12 ans)

Allons directement dans la cour des "grands" avec Juliette, auteur, musicienne, et interprète extraordinaire ! Certains titres sont à mourir de rire, d'autres plus émouvants, d'autres encore un ravissement intellectuel...



Du matin au soir il faut courir
Dans l'escalier et le monter
Et le descendre et le monter
Au ding ding oppressant
De la clochette qui sonne
Et qui re-sonne
Et qui résonne et qui ordonne
Pas une minute de répit
Il faut croire que la patronne
Ne peut rien faire sans sa bonne

Extrait de "Maudite Clochette !"

Mon amour ma bien aimée
Me voici trop loin de toi
Comment survivre éloigné
De ton coeur et de tes bras
De mon coeur et de mes bras
Tiens, je l'avais oubliée
Cette lettre et qui ma fois
Peut me l'avoir envoyée ?

Extrait de "Une lettre oubliée", en duo avec Guillaume Depardieu

ELLE
Ami vous commencez
A chauffer mes oreilles
Vous voulez m'énerver
Je vous le déconseille
LUI
Et là ! Ma tourterelle
Votre mauvaise foi
Ne vous rend pas plus belle
Ne nous disputons pas
ELLE
Ne pas nous disputer ?
Pour ça je suis d'accord
Si vous reconnaissez...
ENSEMBLE
Que c'est vous qui avez tort !

Extrait de "Mémère dans les Orties", en duo avec François Morel

Enfin nous accostons
Après un dur voyage
Un vieux donjon branlant
Se dresse sur la rive
Le théâtre sans doute
De très anciens carnages
Et l'un d'entre nous dit :
"Restons sur le qui-vive !"

Extrait de "Fantaisie Héroïque"


"MON CARNET DE HAÏKUS" d'Anne Tardy (Gallimard Jeunesse)


"Mon carnet de haïkus"
Anne Tardy
Dessins de Georges Lemoine
(Gallimard Jeunesse)
(Dès 5 ans)

Un très belle et ludique façon
de découvrir les haïkus,
des mots d'une grande douceur,
sensibles et souvent drôles,
et des illustrations absolument ravissantes.

Apaisant pour les enfants !
Apaisant pour les adultes !


Extraits :

La mouette rit,
Un volet claque,
Le vent s'amuse.

L'enfant tremble
Au bord de l'eau.
L'eau n'y peut rien.

Sa grande soeur est morte.
On console ses parents,
Pas lui.

Culottes pour dames !
Sardines fraîches !
Crie le marchand ambulant.

jeudi 20 octobre 2011

"LE CRIME D'HALLOWEEN" d'Agatha Christie (Le Livre de Poche)



"Le crime d'Halloween"
Agatha Christie
(Le Livre de Poche)

(Dès 12 ans)




Agatha Christie :

Agatha Christie (1891 - 1976) rêve, enfant, de devenir cantatrice. Mais d'une très grande timidité, elle préfère exceller dans l'art des énigmes et du suspense. Auteur la plus lue après Shakespeare : 80 romans et autant d'intrigues retorses dans la plus pure tradition britannique ; passionnée de faits divers ; familiarisée aux substances pharmaceutiques dangereuses par sa qualité d'infirmière pendant la Première Guerre Mondiale ; largement inspirée par ses nombreux voyages aux côtés de son second mari, Max Mallowan, archéologue, qu'elle accompagne sur tous ses champs de fouilles d'Irak et de Syrie. Agatha Christie imagine le crime parfait, des énigmes qui tiennent en haleine jusqu'au dénouement final en y mêlant beaucoup d'exotisme, d'humour, et sans jamais craindre de jouer avec tous les clichés anglo-saxons.
"Le cyanure nous apporte consolation et soulagement, menace et mort subite. Craignez les pouvoirs éternels des drogues".                         (cf Magazine Muze Janvier 2006)

L'histoire :

Mrs Ariadne Oliver séjourne chez une de ses amies, Mrs Judith Butler, et sa jeune fille Miranda, à Woodleigh Common, à cinquante kilomètres environ de Londres. Ensemble, elles sont conviées à une Fête des Potirons, le soir d'Halloween, organisée chez Mrs Rowena Drake pour les enfants du village de dix à dix-sept ans. Tout a été pensé et préparé avec soin et efficacité : citrouilles illuminées, guirlandes, jeu de pêche aux pommes, jeu de Snapdragon, miroirs magiques, concours de balais décorés, apparition d'une sorcière avec sa boule de cristal, déguisements, musique et danse, gâteaux et friandises somptueux... Mais le lendemain de la fête, Ariadne Oliver contacte de toute urgence son ami le détective Hercule Poirot. La petite Joyce, seulement âgée de treize ans, a été retrouvée assassinée. Elle s'était très imprudemment vantée la veille d'avoir assisté un jour à un vrai meurtre...

Mon avis :

Un excellent suspense très émouvant car la victime est très jeune. On est là tout à fait dans l'esprit d'Halloween : frissons et humour. Le personnage d'Ariadne Oliver est incroyablement drôle. Dame à l'intelligence vive, douée d'un sens de l'observation pointu, facétieuse, gourmande de pommes, auteur de romans policiers dont le héros récurant est un fameux détective finlandais, grande complice d'Hercule Poirot, Ariadne Oliver n'est pas sans rappeler une certaine Agatha C. On se promène avec un réel plaisir dans la fin des années 1960 avec un duo Poirot/Oliver impeccable. Un sans faute, comme d'habitude pour un Hercule Poirot dont l'âge avançant le rend un peu plus attachant encore.

Un petit livre qui se lit d'une traite. Une histoire parfaite pour la nuit d'Halloween !


"WATERLOO NECROPOLIS" de Mary Hooper (Les Grandes Personnes)

"Waterloo Necropolis"
Mary Hooper
(Les Grandes Personnes)

Rentrée Littéraire Jeunesse 2011
(Dès 12 ans)


Mary Hooper :
Mary Hooper, mariée et mère de deux enfants, est née dans le sud-ouest de Londres, qui sert souvent de cadre à ses romans. La lecture de nouvelles la décide un jour à se lancer dans l'aventure de l'écriture et elle adresse un premier texte à une revue qui le retient pour publication. Mary Hooper n'a dès lors plus cessé d'écrire des romans, qui ont souvent une toile de fond historique. Elle est entre autres l'auteur de "La Messagère de l'au-delà" et d'une trilogie initiée avec "La Maison du magicien".

L'histoire :
1861 - Le malheur ne cesse de s'abattre sur Grace et Lily depuis leur plus jeune âge. Il y eut d'abord l'abandon de leur père, parti en ignorant que Lily, encore bébé, souffrait d'un handicap mental et que sa femme était enceinte de Grace. Puis leur mère mourut alors que les fillettes n'avaient que six et cinq ans. Ensuite, après être passées d'un orphelinat à une institution pour jeunes filles pauvres, d'où elles se sont récemment enfuies, Grace et Lily se retrouvent dans un meublé miteux de Seven Dials, quartier le plus misérable de Londres, survivant de petits boulots. C'est là que Grace, âgée seulement de quinze ans, découvre sa grossesse. Responsable de sa soeur Lily, elle assume seule son accouchement dans une maison sordide. Son enfant est mort-né. La sage-femme, émue par Grace, lui conseille de profiter de l'express funéraire de Waterloo Necropolis pour glisser discrètement le corps de l'enfant dans un cercueil et lui offrir ainsi une sépulture aux seuls frais de son billet de troisième classe. Au cimetière de Brookwood, Grace est abordée par Mrs Unwin, la patronne de l'Entreprise de pompes funèbres, qui lui propose de devenir pleureuse d'enterrement...

Mon avis :
Dès les premières lignes, nous sommes immédiatement plongés dans un univers sombre et glauque à la Dickens, à qui il est d'ailleurs rendu hommage tout au long de cet ouvrage. Dickens était un écrivain très engagé et très en colère contre toutes formes d'injustices sociales. Dans les ruelles obscures des quartiers abandonnés de Londres, se mêlent la crasse, la vermine, les boulots misérables, les mendiants, les malales, les braves gens, les crapules... On s'attendrait presque à croiser, au détour d'une venelle sordide, l'ombre de Jack l'éventreur.

Une histoire dure, cruelle, où la misère est décrite avec un réalisme effrayant. Rebondissements, coups de théâtre, espoirs aussi ténus qu'un fil d'araignée, émotions à vif, donnent à ce roman la puissance dramatique des oeuvres romantiques du XIXème siècle. L'express funéraire de Waterloo Necropolis a des allures de train fantôme dans une brume londonienne lugubre.
Un suspense terrifiant ! Frissons garantis !

A noter :
Un passionnant document à la fin du livre sur : l'express funéraire Necropolis, la mort et le deuil à l'époque victorienne, Victoria et Albert, les pauvres à l'époque victorienne, et Charles Dickens. 

"WATERLOO NECROPOLIS" - Contexte historique









"Waterloo Necropolis"
Mary Hooper
(Les Grandes Personnes)

La Gare de Waterloo "Necropolis" :
Une particularité historique de la gare de Waterloo à Londres (mise en service en 1848 sous le règne de Victoria) est son rôle, à l'origine, de terminus de l'"Express funéraire" qui reliait quotidiennement Londres au cimetière de Brookwood dans le comté de Surrey. Les trains transportant les cercueils partaient de la gare de Londres appelée "Necropolis" située juste à côté de la gare principale. Cette gare "Necropolis" fut totalement détruite sous les bombes la nuit du 16 avril 1941 et jamais reconstruite. Mais l'endroit fascine toujours et il reste aujourd'hui très visité.

jeudi 29 septembre 2011

"BONJOUR TRISTESSE" de Françoise Sagan (Pocket)


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"Bonjour tristesse"
Françoise Sagan
(Pocket)
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(pour ados et adultes)
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Françoise Sagan :

Françoise Sagan, de son vrai nom Françoise Quoirez, est née à Cajarc, dans le Lot, en 1935. Sa carrière de femme de Lettres commence en 1954 avec la publication de "Bonjour tristesse". Ce roman, en abordant explicitement la sexualité féminine avec un style désinvolte et mordant, provoque un véritable scandale. Récompensé la même année par le Prix des Critiques, il devient l'emblème de toute la génération d'après-guerre et propulse son auteur au devant de la scène littéraire.

Son oeuvre compte aujourd'hui une trentaine de romans parmi lesquels "Aimez-vous Brahms...", publié en 1959 et porté à l'écran en 1963 par Anatole Litvak, "Les merveilleux nuages" (1973), "Un orage immobile" (1983), "Les faux-fuyants" (1991) ou encore "Le miroir égaré" (1996).

Nouvelliste et auteur de théâtre, Françoise Sagan a écrit une dizaine de pièces et une biographie de Sarah Bernhardt publiée en 1987. Ce grand personnage de la scène culturelle française a également écrit le scénario du "Landru" de Claude Chabrol.

Passionnée de sport automobile, l'auteur de "Bonjour tristesse" a résidé de nombreuses années à Honfleur. En 1985, elle a reçu pour l'ensemble de son oeuvre, le dix-neuvième prix de la Fondation du prince Pierre de Monaco.

Françoise Sagan s'est éteinte le 24 septembre 2004 à l'âge de 69 ans.

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L'histoire :

Cécile, 17 ans ; son père, Raymond, séduisant veuf de 40 ans ; et Elsa, la jeune et ravissante maîtresse du moment de Raymond, s'installent pour l'été dans une villa au bord de la Méditerranée. Les vacances sont idylliques : plage, soleil, mer, chaises longues, cigales... Cécile entame même un flirt avec Cyril, jeune étudiant en Droit. C'est ce que Cécile appelle "être bien".

Jusqu'à l'arrivée surprise d'Anne, très élégante femme de 42 ans, amie de la famille. Si la présence d'Anne brise rapidement le couple Elsa-Raymond, elle bouleverse surtout la relation fusionnelle père-fille de Raymond et Cécile. Froide, indifférente, autoritaire, Anne s'impose en éducatrice auprès de Cécile. Insouciante, heureuse, passionnée, mais aussi indépendante, Cécile va très vite être hostile à cette femme que son père vient soudainement de demander en mariage. Le duel est inévitable...

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Mon avis :

Quel génie ! N'oublions pas que Sagan n'a que 19 ans lorsqu'elle écrit ce texte et on ne peut qu'être coi et admiratif devant une telle maturité, une telle justesse, une telle acuité, sur la profondeur, la force, la violence des sentiments amoureux et des relations humaines.

Si Cécile succombe aux charmes du beau Cyril, c'est la douleur de perdre son père et sans doute son égoïsme qui la dominent et la conduisent de manière irréfléchie à l'irréparable. Insouciante et heureuse ; puis indifférente et machiavélique, elle ne gagnera que la torture d'une Tristesse indélébile.

Sagan se rendait-elle compte qu'elle était en train d'écrire une oeuvre qui allait devenir un classique intergénérationnel ?
  • Lire ce livre à 15 ans : on vit les émois amoureux de Cécile.
  • Lire ce livre à 20/30 ans : on se sent en empathie avec Elsa et Cyril, qui sont encore sans expérience et à une période intermédiaire de la vie : un pied dans la jeunesse, l'autre dans l'âge adulte.
  • Lire ce livre à 40 ans : on partage les certitudes... et les doutes d'Anne et de Raymond. On n'a plus beaucoup de temps.
  • Lire ce livre à plus de 45 ans : on observe les personnages se démener comme des beaux diables dans la vie, on les regarde avec philosophie, peut-être un peu de mélancolie, peut-être aussi avec un peu de..."Tristesse".
A découvrir...! A redécouvrir...! Et à redécouvrir encore...!

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mercredi 28 septembre 2011

"CENT ANS" de Herbjorg Wassmo (Gaïa)


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"Cent ans"
Herbjorg Wassmo
(Gaïa)
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(Pour ados et adultes)
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Herbjorg Wassmo :

Herbjorg Wassmo est née en 1942, dans le nord de la Norvège. Ses romans et nouvelles sont empreints de l'atmosphère de ces régions septentrionales. Auteur notamment de sagas flamboyantes telles que "Le Livre de Dina", son oeuvre a été récompensée par de nombreux prix. Il lui a fallu sept années, installée dans le phare de Henningsvaer, face aux vents, pour écrire "Cent ans", magnifique roman situé tout au nord de la Norvège et qui obtint un immense succès dans les pays scandinaves. Roman autobiographique ? Pas tout à fait. Mais Herbjorg Wassmo reconnait avoir puisé dans ses propres souvenirs d'enfance.

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Mon avis :

"Cent ans" retrace avec réalisme et sensibilité la vie, tout au nord de la Norvège, de quatre générations de femmes (Anne Sophie, Sara Suzanne, Elida, Hjordis) et des hommes (pères, frères, époux choisis ou subis, amants, fils) qui les ont accompagnées.

Un univers familial au féminin, c'est ainsi que la narratrice veut voir son histoire, elle qui noircit depuis l'enfance des carnets à l'aide d'un crayon jaune taillé au canif, et qu'elle cache bien précieusement de celui qu'elle ne nomme jamais.

Baignée de l'atmosphère particulière de cette région du monde, marquée par la rudesse de son climat et de sa nature, éléments centraux dans l'ensemble de la Littérature Scandinave, rythmée par les caprices de la mer, pimentée par l'avènement des lignes télégraphiques, de l'automobile, du téléphone, du tramway, de l'aspirateur..., cette oeuvre nous emporte, nous bascule d'une émotion à l'autre, au coeur de l'intimité des personnages, au coeur de l'histoire de la Norvège, et de ses villages perdus entre deux fjords.

Tout est ici réuni pour donner à cette épopée toute sa force, sa passion, et nous offrir des pages de lecture extraordinaires que l'on dévore.

Une écriture bouleversante et lumineuse !

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"UN SOIR, A LONDRES" de Michel Mohrt, de l'Académie Française (Folio)


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"Un soir, à Londres"
Michel Mohrt
de l'Académie Française
(Folio)
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(Pour ados et adultes)
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Michel Mohrt :

Michel Mohrt est né à Morlaix, dans le Finistère, en 1914. Après ses études de Droit et de Lettres à Rennes, il s'inscrit au barreau de Morlaix en 1937. Il fait son service militaire dans les Chasseurs Alpins puis est envoyé sur le front des Alpes contre l'armée italienne.

Lecteur aux Editions Robert Laffont, il s'exile en Amérique en 1946 et donne des conférences sur la Littérature Française. De retour en France en 1952, il met à profit ses connaissances de la Littérature Anglo-saxonne pour diriger pendant vingt ans le secteur anglo-saxon chez Gallimard.

Admis sous la coupole de l'Académie Française en 1985, auteur de "La Prison maritime" et d'une quarantaine d'oeuvres marquées par le tempérament d'un écrivain "breton, catholique et sauvage", selon l'Académicien Jean d'Ormesson, Michel Mohrt est décédé le 17 août dernier à l'âge de 97 ans.

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L'histoire :

Alors que la France vient d'élire son Président de la République, Georges Pompidou, dans l'ambiance feutrée d'un club privé de Londres, qui a vu passer Dickens, Thackeray, Trollope..., ce soir-là, Victoria et Martin, une Anglaise et un Français, deux vieux amis, se retrouvent pour la première fois depuis près de quatre ans. Depuis la disparition en mer de Chris, le mari de Victoria...

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Mon avis :

Ce texte littéraire, empreint de culture, décortique avec une très grande justesse, un amour platonique, un amour inavoué, des rendez-vous manqués, entre deux êtres qui n'ont jamais osé écouter leurs sentiments.

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Extrait :

"Quand, dans un roman, on rencontre un personnage qui dit : 'je vous aime tendrement' eet que cela non seulement n'est pas ridicule mais vous émeut, c'est que c'est un grand roman... car on trouve aussi de telles phrases dans les romans de gare, où elles ne font aucun effet."

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"L'AMOUR DURE PLUS QU'UNE VIE" d'Ann Brashares (Gallimard Jeunesse)



"L'Amour dure plus qu'une vie"
Ann Brashares
(Gallimard Jeunesse)

(Dès 14 ans)

Ann Brashares est née en 1967. Ecrivain américain pour la Jeunesse, la série "Quatre filles et un jean" est un immense succès. Elle a suivi des études de philosophie à l'Université de Columbia. Mariée, trois enfants, elle vit aujourd'hui à New York où elle est éditrice.

L'histoire :
Tout commence comme une pomme d'amour, bien rouge, bien caramélisée. En 2004, à Hopewood en Virginie, Lucy, dix-sept ans, en Terminale, est étrangement attirée par Daniel, le garçon le plus bizarre et le plus secret du lycée.

Puis tout bascule. Le soir du bal de fin d'année, une bagarre éclate. Un élève est poignardé. Et c'est au milieu de ce chaos que Daniel déclare sa flamme à Lucy. Excès de whisky ou problème mental, il ne cesse d'appeler Lucy "Sophia" et insiste avec brutalité pour qu'elle se souvienne de lui. Effrayée, Lucy s'enfuit.

Ce soir-là, Daniel, persuadé d'avoir déjà vécu plusieurs vies et que Lucy-Sophia est son amour éternel, croit l'avoir perdue à tout jamais et se jette d'un pont.

Mon avis :
Il ne faut attendre aucune cohérence dans ce roman totalement surréaliste. L'auteur ne s'encombre ni de vraisemblances ni d'efforts d'écriture. Néanmoins, cette histoire a pour elle d'aborder un thème difficile, la mort, de manière originale. La vie serait-elle une succession de renaissances ? Serait-il possible de vivre plusieurs vies, de réparer ses erreurs passées ou d'éprouver sans cesse la même passion amoureuse ? Imaginer cela, est-ce enivrant ? Ou effrayant ? Le danger ne serait-il pas que des âmes noires deviennent encore plus cruelles ?

Toutes ces questions sont posées par les deux personnages principaux. Daniel, meurtri par ses siècles d'expérience, obsédé par cet amour éternel inaccessible, perdu dans ses vies qui lui échappent de plus en plus parce qu'il ne sait pas allier son passé à son présent ; et Lucy, touchante par son naturel et sa naïveté dans sa quête de la vérité.

Dommage que les périodes historiques évoquées ne soient que timidement survolées, car elles auraient apporté de l'exotisme et du romanesque à cette histoire romantique !

Une bluette intrigante et plaisante...



Cinéma :
Sur le même sujet, voir l'excellent film de Richard Schenkman "The Man from Earth", scénario de Jerome Bixby - Premier prix du Meilleur film et du Grand prix du Meilleur scénario au festival de Rhode Island en août 2007.

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"CHRONIQUES DE L'UNIVERSITE INVISIBLE" de Maëlle Fierpied (L'Ecole des Loisirs - Médium)

"Chroniques de l'Université Invisible"
Maëlle Fierpied
(L'Ecole des Loisirs - Médium)

(Dès 12 ans)

Maëlle Fierpied :
Gameuse, passionnée des "X Men", Maëlle Fierpied a été pendant six ans libraire spécialisée Jeunesse à Rouen.

L'histoire :
Mélusine est une jeune fille de douze ans très heureuse au sein de sa famille. Depuis quelques semaines, elle est entrée en Sixième où elle a retrouvé tous ses meilleurs amis de l'Ecole Primaire. Mais Mélusine a un secret qu'elle n'a jamais confié à personne. Elle peut lire dans les pensées. Ce qui lui vaut un jour d'être kidnappée et emmenée dans un endroit étrange : l'Université Invisible...

Framboise, quatorze ans, est en Troisième. Demoiselle au caractère bien trempé, elle pense être née sous le signe de la Malchance. Sa vie n'est qu'une succession d'accidents. Mais elle n'a jamais réalisé que dans les mêmes situations, des personnes "normales" seraient gravement blessées ou mortes depuis longtemps. Framboise ne sait pas encore qu'elle possède le don de télékinésie. Un soir, sur le chemin de la maison, elle est kidnappée et emmenée, elle aussi, à l'Université Invisible...

Puis arrive Décembre. De son vrai nom "Tristan". Pickpocket, parfaitement conscient de son don de lire dans les pensées, mais amnésique depuis l'enfance (il ne connait même pas son âge), il découvre qu'il a un passé avec l'Université Invisible, lieu où sont rassemblés les jeunes Penseurs (ceux qui lisent dans les pensées) et les jeunes Voleurs (doués de télékinésie) dans le but de leur apprendre à maîtriser leur pouvoir.

Mais est-ce la véritable raison ? Tout change lorsque les Vampires (à la fois Penseurs et Voleurs) décident de rompre le Pacte de non-agression avec l'Université Invisible.

Mon avis :
Ce livre est un véritable kaléidoscope de clins d'oeil réjouissants à : "X Men", "Men in black", "Buffy contre les Vampires", "Harry Potter", aux jeux vidéo comme "World of Warcraft", aux romans de Stephen King, et sans doute un tas d'autres références, à chacun ses sensibilités.

Très bien écrite, au scénario impeccable et dense, cette histoire est follement passionnante, drôle, et diablement palpitante !

Un univers à découvrir vite, vite, et quelques heures de bonheur pur à déguster !

mercredi 10 août 2011

"LA VOIX" d'Arnaldur Indridason (Points/ Métailié)




"La Voix"
Arnaldur Indridason
(Points/Métailié)

Grand Prix de Littérature Policière 2007

(Pour ados et adultes...)

L'auteur :
Arnaldur Indridason est né en 1961 à Reykjavik (Islande) où il vit toujours. Diplômé en Histoire, journaliste, scénariste, et auteur de best-sellers internationaux.

L'histoire :

C'est la période de Noël. Près de Reykjavik, dans un grand hôtel de luxe bondé de touristes étrangers venus s'imprégner des images d'Epinal de l'Islande, le Père Noël est retrouvé assassiné dans un cagibi sordide qui lui tient lieu de chambre. Un poster de Shirley Temple est accroché au mur...
Shirley Temple (1928) : actrice et diplomate américaine, premier enfant-star à avoir connu une renommée internationale dès l'âge de trois ans, véritable icône des années 1930 et 1940.

Mon avis :

Dans ce vrai-faux thriller, comme à son habitude, Arnaldur Indridason décortique un thème, et dans "La Voix" il s'agit de l'enfance.
  • Les enfants surdoués, les enfants stars, les enfants prodiges, comme le fut la victime, à qui on en demande toujours plus pour satisfaire les rêves des autres, mais à qui on ne demande jamais quels sont leurs propres rêves.
  • L'enfance des frères et soeurs de ces enfants "précieux" qui occupent l'attention de tout le monde, surtout celle des parents.
  • L'enfance du Commissaire Erlendur marquée par la disparition de son frère dans une tempête de neige à laquelle, lui, a survécu, sa culpabilité, la culpabilité de ses parents, et les répercussions de cette terrible souffrance sur ses relations avec sa propre fille.
  • Le procès de ce père auquel la collègue d'Erlendur, qui l'avait arrêté, doit témoigner. Trop vite persuadée que le père était coupable de violences sur son fils, Elinborg s'aperçoit qu'elle a négligé certains points dans son enquête et prend conscience des conséquences des préjugés.
Toujours très documenté, percutant, personnellement impliqué dans les thèmes qu'il met en avant, une fois encore, Arnaldur Indridason plaque le tison juste là où il faut pour éveiller notre conscience... ou peut-être nos propres souvenirs. Mais nous laisse toujours les cartes en main pour avancer dans le jeu de la vie.


Dur, comme d'habitude ! Mais chef-d'oeuvre, comme d'habitude !