vendredi 30 mars 2012

ELLES CHANGENT L'INDE - 100 photos pour la liberté de la presse - Reporters Sans Frontières

Elles changent l'Inde
100 photos pour la liberté de la presse
Reporters Sans Frontières

(Pour tous)



C'est la première fois que Reporters Sans Frontières publie un album consacré à un pays. L'Inde sera bientôt le pays le plus peuplé de la planète et jouera un rôle de tout premier plan. Aussi, Reporters Sans Frontières a voulu rendre hommage aux femmes, actrices dans l'histoire en train de se faire, les femmes qui jouent un rôle capital dans les bouleversements en cours. Suivant l'exemple de leur Chef d'Etat, une femme, Pratibha Patil, symbole d'un mouvement de fond, les femmes assument de plus en plus de responsabilités, individuellement ou collectivement, dans les domaines politiques, sociaux, économiques et artistiques. Il faut chasser de l'imaginaire occidental l'image de cette femme indienne différente de nous, souvent en situation de s'incliner. Il faut au contraire respecter, admirer, soutenir sa dignité et son courage.


"Dans un pays où la démocratie est encore fragile, où subsiste une très grande pauvreté, où l'écart entre les plus riches et les plus pauvres ne cesse de se creuser, où le système des castes perdure, les femmes incarnent la principale espérance. Sur elles et avec elles, on peut compter, tant par leur nombre que par la qualité de leur éducation. De leur engagement pour le bien commun dépend l'avenir de ce pays."

Laure Adler
Journaliste


LE NAUFRAGE de Rabindranath Tagore (Gallimard - L'Imaginaire)

Le Naufrage
Rabindranath Tagore
(Gallimard - L'Imaginaire)

(Ados - Adultes)



Rabindranath Tagore :
Quatorzième enfant d'une famille qui se consacrait au renouveau spirituel du Bengale, Rabindranath Tagore est né à Calcutta en 1861. Rebelle aux études classiques, il se rendit toutefois en Angleterre de 1878 à 1880 sous prétexte d'apprendre le droit. Le récit de ce séjour fut publié dans un journal fondé par deux de ses frères. Il entreprit alors d'écrire des poèmes et des drames musicaux. En 1883, année de la publication de son recueil Chants de l'aurore, il épousa une jeune fille de sa caste. Puis il obéit au souhait de son père en se rendant au Bengale pour gérer le bien familial, tâche dont il s'acquitta avec succès. C'est dans ces terres qu'il puisa sa finesse d'observation des caractères et des habitudes du peuple des campagnes.
Rêvant d'harmonie entre les hommes, il fonda en 1901 l'école du Santiniketan et publia en 1904 un essai politique en faveur de l'indépendance de l'Inde. Puis ce fut L'Offrande lyrique, traduite en français par André Gide. Devenu célèbre, il voyagea à travers le monde et reçut en 1913 le Prix Nobel de Littérature. Il fonda en 1921 l'université internationale Viçva Bharati à Santiniketan, où il mourut en 1941.
A son indépendance en 1971, le Bangladesh choisit comme hymne national le fameux chant de Tagore Bengale d'Or.

L'histoire :
Jogendra, sa soeur Hemnalini, Ramesh et Akshay, tous quatre étudiants à Calcutta, prennent le thé ensemble lorsque le père de Ramesh arrive et emmène son fils sans aucune explication. Chez ses parents, Ramesh apprend que son père lui a choisi une fiancée et que le mariage sera célébré dans les jours prochains. Secrètement lié à Hemnalini, Ramesh proteste. En vain. La cérémonie accomplie sur l'île de la jeune épousée, Ramesh revient chez lui accompagné de sa belle-famille. C'est alors qu'un cyclone survient soudainement et engloutit toutes les embarcations. Ramish se réveille plus tard sur les bords d'une île de sable. Plus loin gît une jeune fille en tenue de mariée. Mais comment peut-il savoir s'il s'agit de sa femme puisqu'ils ne se sont encore jamais vus ?

Mon avis :
L'écriture et la musicalité de ce texte emportent dans le voyage d'une renaissance traversée de joie, d'espoir, et de drames. Avec toute la poésie et la grâce de l'auteur, on est totalement bouleversé entre l'envie de franchir les frontières des coutumes et le respect absolu des traditions, entre la modernité et le sacré.

Une histoire d'amour romanesque, avec tout ce qu'il y a de merveilleux et de douloureux, sous la plume tout en finesse d'un Prix Nobel de Littérature. Quelle extase !

LA FILLE QUI MARCHAIT SUR L'EAU de Siddharth Dhanvant Shanghvi (10/18)

La fille qui marchait sur l'eau
Siddharth Dhanvant Shanghvi
(10/18)

(Ados avertis* - Adultes)




Ados avertis* = Soyons clairs... Quelques scènes de sexe, fort joliment écrites, certes, mais qui ne laissent aucune équivoque...


Siddharth Dhanvant Shanghvi est né en 1977 à Bombay. Son premier roman, La fille qui marchait sur l'eau (2004), a obtenu le Prix Betty Trask. Cet ouvrage qui embrasse les grands thèmes : l'amour, la vengeance, l'ambition, la passion, a été publié avec succès dans plus de douze pays. Les derniers flamants de Bombay, son deuxième roman, est inspiré par un fait divers controversé dans son pays natal. Le roman a été nommé pour le Man Asian Literary Prize en 2008.

L'histoire :
Bombay, années vingt.
Tout commence par un mariage arrangé entre deux familles bourgeoises. Comble du bonheur, les jeunes époux tombent éperdument amoureux. Anuradha est merveilleusement belle, intelligente, cultivée. Et elle possède un don : sa voix et ses chants bouleversent tous ceux qui les entendent. Vardhmaan a la beauté d'un ange. Il est médecin. Il est tendre et aimant.
Le couple béni des dieux aura un héritier, Mohan, petit prodige passionné de musique. Mais tout conte de fées a ses créatures du Mal. La sorcière Divi-bai, belle-mère de Vardhmaan, seconde épouse de son défunt père, est de celles-là.
D'un autre côté, les parents de Anuradha, tout à leur bonté, accueille chez eux une jeune mendiante orpheline, l'indomptable, l'insoumise, l'impudique, la turbulente Nandini, talentueuse peintre, sur laquelle courent les rumeurs les plus fantasques.
Et puis, il y a l'histoire de cette mystérieuse maison, Dariya Mahal, que d'aucuns disent vivante. On est en Inde. Tout est possible...

Mon avis :
Une peinture chatoyante de Bombay des années vingt.
Une galerie de personnages pittoresques et rayonnants.
Une palette minutieuse de couleurs ardentes.
Une écriture tout en délicatesse et en musicalité composée de volutes et d'arabesques.
Nous sommes en Inde. Les croyances, les légendes, la magie, dominent cette saga romanesque flamboyante. Avec néanmoins des interrogations sur la vie, le destin, le karma.
Un livre brûlant de passion, de poésie, d'esthétisme, de sensualité, de cruauté et de férocité.

Magnifique ! Brillant ! Et ô combien envoutant !

MEURTRE DANS UN JARDIN INDIEN de Vikas Swarup (10/18)

Meurtre dans un jardin indien
Vikas Swarup
(10/18)

(Ados - Adultes)



Vikas Swarup est né en 1963 à Allahabad, en Inde. Il est diplomate. Après avoir travaillé en Turquie, aux Etats-Unis, en Ethiopie et en Grande-Bretagne, il occupe aujourd'hui un poste au ministère des Affaires Etrangères de New Delhi. Les Fabuleuses Aventures d'un Indien Malchanceux qui devient Milliardaire, son premier roman, a été traduit en quinze langues et adapté au cinéma en 2009 par Danny Doyle. Slumdog Millionaire a remporté huit Oscar, dont celui du Meilleur film et du Meilleur réalisateur. Meurtre dans un jardin indien est son nouveau roman. Vakas Swarup, amoureux de l'Afrique du Sud, a écrit en partie son roman pendant ses week-ends et ses vacances passés là-bas.

L'histoire :
Dans sa ferme de Mehrauli, près de Delhi, Vivek "Vicky" Rai a été abattu d'une balle en plein coeur. Playboy de trente-deux ans, maître d'un empire industriel, fils du ministre de l'Intérieur de l'Uttar Pradesh, coupable de délit d'initié, de détournements de fonds, de corruption de fonctionnaires, de fraude fiscale, de nombreux viols, et du meurtre d'une étudiante, mais toujours libre, Vicky Rai avait donc beaucoup d'ennemis.
De son côté, Arun Advani, journaliste d'investigation, mène l'enquête sur la vie et les crimes de la famille Rai depuis plus de dix ans. Les menaces de mort ne l'ont jamais fait renoncer...

Mon avis :

Construite méthodiquement sur quatre chapitres essentiels (Les suspects ; Les mobiles ; Les preuves ; La solution), cette histoire est une sorte de Millénium à l'indienne. A beaucoup plus petite échelle, bien entendu, mais la croisée de six destins aussi différents qu'improbables n'en dénonce pas moins la corruption, à tous les étages de la vie politique et sociale, qui gangrène le pays et qui conduit à l'impunité révoltante des plus riches et des plus influents. Vikas Swarup offre là un scenario captivant, édifiant sur la classe dirigeante indienne et rend un hommage appuyé à :
  • Rabindranath Tagore, Prix Nobel de Littérature en 1913 (Swarup a repris des noms de héros du roman Le Naufrage de Tagore pour quelques-uns de ses personnages) ;
  • Gandhi, dont la vie et l'oeuvre politique sont longuement évoquées ;
  • Zola, pour son J'accuse lors de l'affaire Dreyfus, repris ici comme modèle par le journaliste Arun Advani pour faire éclater la vérité.
Totalement passionnant et instructif !

CHASSEUR DE GOUROUS de Tarquin Hall (10/18)

Chasseur de gourous
Tarquin Hall
(10/18)

(Ados - Adultes)



Tarquin Hall est né en 1969 à Londres. Marié à une journaliste indienne, il vit entre Londres et Delhi. Auteur, reporter en Inde pour l'Associated Press pendant plusieurs années et globe-trotter invétéré, Tarquin Hall écrit Salaam London en 2007 : son retour aux sources drolatique et chaotique à Brick Lane, après dix années de journalisme en Afrique, Amérique et Proche-Orient. Après L'Homme qui exauce les voeux, il signe Le chasseur de gourous.

L'histoire :
Vish Puri, heureux quinquagénaire, est le patron de la florissante Agence de Détectives Très Privés à Delhi. Tôt ce matin-là, en pleine séance du Club du Rire qui réunit quelques notables dans les jardins du Rajpath, sous les yeux ébahis du groupe et autres promeneurs, une horrible apparition de la déesse Kali surgit, menaçante, et plante son épée dans la poitrine du Docteur Jha. Le Docteur Suresh Jha était mathématicien à la retraite, fondateur de l'IRE (Institut du Rationalisme et de l'Education) ayant pour but de démystifier les faiseurs de miracles et autres charlatans de toutes sortes, particulièrement nombreux et actifs en Inde. Autrement dit, le Docteur Jha était un "chasseur de gourous" et il dérangeait. Au nom de son amitié avec le docteur, Vish Puri et son équipe de l'Agence de Détectives Très Privés vont mener leur propre enquête...

Mon avis :
Aventure policière rondement menée et fort sympathique qui nous guide dans la chaleur infernale de Delhi, capitale frénétique, surpeuplée*, étouffante, aux parfums puissants. Une ville dure et pour le moins extraordinaire où les Dilli Wallahs (habitants de Delhi) semblent toujours de bonne humeur. Monuments historiques, architectures, espaces naturels, artisanat, au-delà d'une très intéressante visite touristique, l'auteur nous présente également les autres facettes de l'Inde : le contexte social, économique, politique, la corruption, la place des femmes, le poids des traditions et des religions... Au coeur d'une énigme teintée de surnaturel, Tarquin Hall, en observateur affuté, partage avec nous son amour et sa fascination pour l'Inde.

Un voyage-découverte drôle, ludique et passionnant. Dépaysement assuré !


A savoir* :
  • Delhi et sa banlieue = 17 millions d'habitants
  • Dans une pâtisserie de Delhi (pour clients aisés), les cookies sont vendus à 0,80 roupie pièce. C'est une somme supérieure au salaire journalier de la moitié de la population indienne.

LE PAYS DES MAREES de Amitav Ghosh (10/18)

Au pays des marées
Amitav Ghosh
(10/18)

(Ados - Adultes)



Amitav Ghosh est né en 1956 à Calcutta. Il a passé son enfance au Bangladesh, au Sri Lanka, en Iran et en Inde. Après avoir enseigné à l'université de Delhi et aux Etats-Unis, il vit aujourd'hui à New York. Il est l'auteur de plusieurs romans dont Les Feux du Bengale (Prix Médicis étranger 1990), Le Chromosome de Calcutta, Le Palais des Miroirs, et Le pays des marées.

L'histoire :

Sur le quai d'une gare de la banlieue de Kolkata (Calcutta), Kanai Dutt, traducteur arrogant et suffisant, rencontre Piyali "Piya" Roy, une jeune et charmante cétologue* américaine d'origine indienne qui ne sait pas un mot de bangla. Sans en avoir encore pris conscience, ils sont tous deux à la recherche d'un trésor : leurs racines.
Le destin les réunira à nouveau à Lusibari, "La maison de Lucy", la plus éloignée des îles des Sundarbans, le pays des marées, vaste région d'îlots hostiles et déshérités. Piya espère y étudier les dauphins. Quant à Kanai, il revient sur cette île à la demande de sa tante Nilima qu'il n'a pas revue depuis trois décennies par pur égoïsme. Nilima vient de retrouver par hasard un carnet noir, un journal intime, que son défunt mari Nirmal destinait à Kanai.
Le chemin de Piya croisera aussi celui de Fokir, un pêcheur de crabes illettré dont tout le monde se gausse, avec qui elle ne communique que par gestes, mais qui sera un guide bien plus précieux qu'elle ne l'imagine.
Et puis, il y a le souvenir de l'oncle Nirmal qui, à travers les pages de son journal bercé par la poésie de Rainer Maria Rilke, conte l'histoire de Lusibari, l'histoire du pays des marées, les légendes et les religions, la force et la puissance de la Nature, son engagement auprès de la population, puis auprès des colons fuyant le Bangladesh.

Cétologue* : qui étudie les mammifères marins

Mon avis :

Un texte qui oscille entre :
  • Aventure romanesque magnifiquement écrite, profonde et intelligente ;
  • Regard sans concession, presque pessimiste, sur la nature humaine ;
  • Ode à la Nature et engagement pour la protection de l'environnement.
Un ouvrage dense, intense et sincère !

SAVEURS ASSASSINES de Kalpana Swaminathan (Points)

Saveurs assassines
Kalpana Swaminathan
(Points)

(Ados - Adultes)



Kalpana Swaminathan est médecin. Elle vit à Bombay. Saveurs assassines est son premier livre publié en France. Elle est également l'auteur de La chanson du jardinier.

L'histoire :
Miss Lalli, retraitée de la police de soixante-trois ans à la tignasse grise, sa nièce, un écrivain à succès, un médecin très médiatisé, et des jet-setters très en vue, se retrouvent dans une vieille bâtisse à la campagne. Hilla, pédiatre et grande amie de Tante Lalli, vient d'en hériter et y organise un week-end gastronomique...

Mon avis :
Des personnages sur-vitaminés étourdissants. Un auteur qui se démène avec beaucoup d'énergie dans son histoire. L'ensemble est sympathique et joyeux, mais le service est trop long. Après cent pages d'amuse-bouche un peu trop bavardes, toujours pas le moindre fumet du plat principal. Certains clients patientent. D'autres quittent la table.

Pour les curieux d'un style nouveau et enlevé, et d'une promenade gourmande dans Bombay.


A noter : un glossaire très instructif à la fin du livre.

UNE JEUNESSE INDIENNE de Narendra Singh Sarila (Payot)

Une jeunesse indienne
Narendra Singh Sarila
(Payot)

(Jeunes Adultes - Adultes)



Narendra Singh Sarila a exercé des fonctions à l'ONU et travaillé sur les questions indo-pakistanaises. Il a été ensuite ambassadeur en Espagne, au Brésil, en Libye, en Suisse (avec accréditation au Vatican) et enfin en France (1982 - 1985). Il est en outre l'auteur d'un ouvrage très remarqué sur la partition de l'Inde (The Shadow of the Great Game, 2005).

L'histoire :
Fils du maharadjah Mahipal Singh de Sarila et de la rani Bhawani Kunwar, Narendra Singh Sarila raconte sa jeunesse (de son enfance dans les années 30 à 1948, date de l'Indépendance de l'Inde). Il évoque cette période charnière entre :
  • L'ère des maharadjahs excentriques parés de joyaux dans leurs palais de marbre chassant le tigre et l'éléphant ;
  • L'ère de l'Inde britannique et des traités avec les monarques indiens devenus simples citoyens délestés de leurs pouvoirs mais pas de leur fortune ;
  • L'effondrement de l'Empire britannique, l'avènement d'une Inde nouvelle et indépendante, l'opposition entre le nationalisme et le savoir-faire britannique toujours influent, les tensions souvent violentes entre les différents mouvements politiques ou religieux indiens.
Mon avis :
Une jeunesse romanesque et hors du commun mais une écriture sérieuse et rigoureuse, proche du manuel scolaire. Ce récit, fort détaillé et très instructif, captivera les passionnés et les lecteurs studieux.

COMPARTIMENT POUR DAMES d'Anita Nair (Picquier Poche)

Compartiment pour dames
Anita Nair
(Picquier Poche)

(Ados - Adultes)


Anita Nair est originaire du Kerala. C'est à Madras qu'elle passe son enfance avant de voyager à travers l'Angleterre et les Etats-Unis pour finalement s'installer au Bangalore. Elle signe son premier roman en 1997, puis entame une carrière internationale marquée par la publication de Compartiment pour dames et Un homme meilleur.

L'histoire :

"Jusqu'au début de l'année 1998, il existait un guichet réservé aux dames, aux personnes âgées et aux handicapés à la gare du Cantonnement à Bangalore. Et sur la plupart des trains de nuit, on trouvait des compartiments pour dames dans les wagons de seconde classe.
Depuis, le guichet réservé aux femmes a été supprimé dans toutes les gares. Qui plus est, des responsables ferroviaires, notamment des chefs de gare et des contrôleurs, m'ont informée que les compartiments pour dames n'existent plus et que les nouveaux wagons n'en comportent pas."
Anita Nair

Dans un train, dans un compartiment réservé aux dames, six femmes vont partager plus que le temps d'un voyage. Elles vont partager leur vie, leurs amours, leur destin.

Mon avis :
Joli mais l'ensemble est un peu monotone...

LA LITTERATURE INDIENNE - Quelques dates repères...


1498

Arrivée de Vasco de Gama
 

1600 

Fondation de la Compagnie des Indes orientales anglaise
 

1602 

Fondation de la Compagnie des Indes orientales hollandaise
 

1664 

Fondation de la Compagnie des Indes orientales française
 

1772 – 1858                      

Domination britannique sur les Compagnies des Indes orientales
 

1858 

La Compagnie des Indes orientales anglaise est supprimée et l’Inde est rattachée à la couronne britannique
 

1876 

Victoria est couronnée Impératrice des Indes
 
Nehru et Gandhi
1917 

Apparition de Gandhi et sa conception spiritualiste de l’action politique pour faire triompher la vérité
 

1920 – 1922                      

Gandhi lance une campagne de désobéissance civile
 

1922 – 1927                      

Luttes entre musulmans et hindous
 

1929 

Gandhi parcourt l’Inde
 

6 avril 1930                      

Marche du Sel
 

1933 

Le nom du Pakistan (musulman) est forgé                              
                                                                                                         
Louis et Edwina Mountbatten
 
1935 

Le Government of India Act accorde l’autonomie aux provinces
 

1946 

Arrivée de Lord Mountbatten
 

15 août 1947                    

L’Indépendance est proclamée. Nehru est le Premier Ministre. L’Inde est divisée en deux états : l’Union indienne (hindoue) et le Pakistan (musulman). La partition est suivie de massacres.

                                                                                                                  
30 janvier 1948   

Assassinat de Gandhi


1950 

Indépendance menée par Nehru et proclamation de la Constitution (laïcité, abolition de castes et de l’intouchabilité)
 

1964 

Mort de Nehru
 

Années 70 – 80

Chine, Taïwan, Corée du Sud consacrent des milliards de dollars à la recherche et au développement. Alors que l’Inde est à la traîne en matière de technologie et d’économie.  Ce qui engendre la corruption à tous les étages de la société.



(Sources : couleur-indienne.net / lemonde.fr / larousse.fr)



LA LITTERATURE INDIENNE







L’Inde est une république fédérale composée de 28 états et 7 territoires. Cela découle d’un découpage réalisé à l’époque de l’Inde britannique sur une base linguistique et culturelle. C’est dire la diversité de ce pays et qui provoque, bien entendu, de nombreux conflits, des inégalités régionales et sociales, des tensions religieuses (notamment entre hindouistes et musulmans), et des problèmes ethniques. D’autant que l’Inde est le deuxième pays le plus peuplé du monde après la Chine.
On peut néanmoins diviser l’Inde en deux parties. Le Nord où la majeure partie des habitants parle les langues indo-européennes, en particulier l’anglais. Et le Sud, qu’on appelle aussi le monde dravidien avec des langues dravidiennes totalement incompréhensibles pour un habitant du Nord.

Le système de castes, malgré la Constitution du 30 janvier 1948 qui abolit castes et intouchabilité, subsiste toujours et fonctionne ainsi :
-         Les Varnas (prêtres, guerriers, commerçants et serviteurs)
-         Les Jatis (sous-caste) hiérarchisés selon une échelle de pureté par varna
-         Les « Intouchables » (ou « enfants de Dieu » pour le Mahatma Gandhi) sont hors-caste mais organisés en jatis.

      Les langues et les littératures indiennes ont connu des périodes fastes tout au long de l’époque médiévale (du XIIème au XVIIème siècle) et ont donné des chefs d’œuvre inspirés du mysticisme, de la spiritualité, de la magie, de l’ésotérisme, d’abord bouddhistes, puis musulmans. Donc il s’agissait essentiellement de poésie dévotionnelle et religieuse.
 
C’est au contact de l’Europe qu’est né le courant moderne dans les lettres indiennes au tournant du XIXème siècle. Il se manifeste d’abord dans la littérature bengalie, dont les auteurs ont été exposés très tôt à l’influence occidentale. Les Anglais avaient choisi le Bengale comme centre administratif. La ville de Calcutta, capitale de l’Inde britannique jusqu’en 1912, accueille les premiers établissements scolaires dispensant un enseignement de type occidental. Ils vont former une élite indienne différente et des écrivains qui vont renouveler la littérature bengalie en y injectant des idées et des formes neuves comme l’ode, le sonnet, le vers libre, et surtout le roman (social ou historique) et la nouvelle.
 
A la fin du XIXème siècle, le Bengale possédait une littérature de premier plan. La plus éminente figure de cette époque est Rabindranath Tagore (1861 – 1941) qui gagne une grande renommée au Bengale puis en Occident. Son volume de poèmes « L’Offrande lyrique » traduit en anglais lui permet d’obtenir le Prix Nobel de Littérature en 1913.
      A partir de 1947, les musulmans commencent à forger une littérature bengalie distincte de celle de l’Inde. A son indépendance en 1971, le Bangladesh choisit le chant de Tagore « Bengale d’Or » comme hymne national, symbole de rapprochement entre les diverses tendances de la littérature bengalie.
 
A la suite du Bengale, d’autres langues se sont affirmées et diversifiées depuis l’Indépendance de l’Inde. Elles ont produit de brillants écrivains dont les œuvres ont marqué les esprits au cours des cinquante dernières années et qui ont su partager leur fidélité à la tradition avec la modernité.
 
On note, à la lecture de la littérature indienne, un certain nombre de points communs :
-         L’importance de la langue anglaise ;
-         Malgré les douleurs de la période coloniale, l’Inde n’a pas rejeté en bloc ce qu’a apporté avec lui l’Empire britannique. L’Inde a su garder ce qu’elle jugeait utile à son développement et à son évolution tout en préservant son trésor culturel, ses traditions, ses religions ;
-         L’urgence des réformes sociales, économiques et politiques est la principale source d’inspiration des auteurs indiens ;
-         L’émergence, depuis l’Indépendance, d’écrivains « femmes », d’écrivains d’origine « intouchables » ou « dhalit », et de la poésie érotique ;
-         Même si les thèmes évoqués sont terribles, l’ambiance générale reste toujours joyeuse, bruyante, très colorée. Les Indiens semblent avoir cette capacité désarmante à garder sourire et calme en toutes circonstances. Ce qui donne une force supplémentaire à sa littérature.
 
La littérature indo-anglaise connaît, surtout depuis deux décennies, une véritable explosion avec l’émergence d’une nouvelle génération d’écrivains conduite par Salman Rushdie suivi de Vikram Seth (« Un garçon convenable »), de Rohinton Mistry (« L’Equilibre du Monde »), de Arundhati Roy (« Le Dieu des Petits Riens »), de Tarun Tejpal (« Loi de Chandigarth »), ou de V.S. Naipaul, Sir Vidiathar Surajprasad Naipaul, Prix Nobel de Littérature en 2001 (souvent traduit par la nouvelliste Annie Saumont).
(Sources : couleur-indienne.net / lemonde.fr / larousse.fr)